La politesse de s'effacer...
C'est l'histoire d'un lieu à l'émouvante théâtralité, et c'est d'ailleurs cela qui étonne d'abord, que l'authenticité de ces murs jamais refaits éveille à ce point l'imaginaire, et qu'il s'en dégage,à ce point, une étonnante et surréelle atmosphère.
Il est de ces escaliers pour lesquels le mot "cage" semble presque grossier tant il est inapproprié, tant ses murs nous racontent d'histoires, tant ils invitent notre imagination à se libérer de la linéarité du temps pour s'égarer dans ses méandres.
Les exigences de la modernité avaient pourtant défiguré ce que le travail des années avait lentement accompli. De grosses saignées étaient venues écorcher les murs naturellement patinés, pour laisser passer les branchements et raccordements aux divers réseaux plus disharmonieux les uns que les autres.
Refaire la "cage" d'escalier était hors de propos, hors de moyens et hors de la capacité émotionnelle de ses occupants à se détacher de l'emprise de son charme. Le choix d'une intervention ciblée leur sembla plus raisonnable.
Cette intervention fut donc de trois types.
- tenue de camouflage pour gaines PVC.
Dans ce cas, la forme et l'emplacement de ces gaines électriques justifiaient qu'on les fonde dans le mur.
- costume discret pour conduites d'évacuation
Dans cette configuration, impossible de prendre des tuyaux pour des murs, ce que d'ailleurs ils ne sont pas, on leur demande donc simplement d'avoir la politesse de s'effacer en remplaçant la brillance et la froideur du pvc par une peinture mate, patinée et salie, suffisamment neutre pour se laisser discrètement influencer par la lumière des murs.
- retouches sur les saignées